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Il S'Agit De Notre Reseau

Une petite histoire

Les premiers réseaux ne sont pas informatiques mais liés aux télécommunications. Les réseaux du télégraphe (à partir de 1850) puis du téléphone, puis du télétype sont les ancêtres des réseaux informatiques d'aujourd'hui et beaucoup de principes encore en cours leur sont dûs. Par exemple, le système de codage Morse préfigure bien des techniques de numérisation(1) actuelles. Le symbole A, est codé en Morse par « trait court, trait long » pour être par exemple transmis par le télégraphe. Aujourd'hui on peut dire que le principe reste le même mais c'est le code qui a changé : ce sera peut être son code ASCII (01000001) qui sera transmis sur les câbles électriques. Au niveau physique, les réseaux fonctionnent alors selon des règles similaires, un échange d'impulsions électriques sur un fil, plus ou moins longues pour le Morse, ou alternées pour les réseaux modernes. Lorsque sur le support de communication les informations à transmettre sont codées de la sorte, on parle de réseau numérique.

Le réseau téléphonique est régi par un principe différent. La voix est convertie par le microphone (une membrane qui bouge en fonction du mouvement d'air que forme le son) en signal électrique qui varie en hauteur et fréquence (c'est une modulation) selon le volume et la hauteur du son à transmettre. De l'autre côté, le signal électrique est transformé par le haut parleur (une nouvelle membrane qui fait l'opération inverse). C'est le principe du fameux téléphone des enfants construit avec une cordelette et deux pots de yaourt. On parle alors de réseau analogique en opposition aux réseaux numériques.

Mais dès les années 60, les ingénieurs ont voulu connecter des ordinateurs aux réseaux téléphoniques. Ils ont inventé pour cela un appareil capable de transformer un signal analogique (modulé) en un signal numérique (démodulé) et vice versa. C'est le modem ou modulateur/démodulateur, aujourd'hui bon marché et présent dans de nombreux foyers sous forme de minitel, ou encore en association avec des ordinateurs personnels.

Les premiers réseaux informatiques ont été constitués d'un ensemble de terminaux simples autour d'ordinateurs centraux puissants. Par terminaux simples, on entend des machines ayant un clavier et un écran mais aucune unité de calcul. Ils étaient incapables d'effectuer quoi que ce soit de façon autonome. Tout était dirigé par l'ordinateur central. On parle alors de relation maître/esclave. Cette organisation existe encore et retrouve même un certain succès après avoir été décriée dans les années 80/90. La plupart des terminaux avaient alors une liaison directe à l'ordinateur central, mais ce dernier restait accessible à plus grande distance à l'aide de modems. Le minitel fonctionne de cette manière encore de nos jours.

Un degré de difficulté a été franchi lorsqu'on a voulu faire coopérer les ordinateurs et non seulement relier un poste à un site central. Motivées par des raisons économiques mais aussi par le désir de mieux communiquer, les entreprises se sont équipées de réseaux locaux. Pour y parvenir, un effort de normalisation était nécessaire, aussi bien au niveau des câbles et des connecteurs que du codage des informations qui empruntent le réseau. Les réalisations des constructeurs des années 60/70 différaient trop pour envisager une coopération simple des ordinateurs. Les organisations comme IBM, Xerox ou le Département de Défense américaine (DoD) vont initier un mouvement de normes.

Aujourd'hui la plupart des ordinateurs (largement plus d'un sur deux) sont connectés à des réseaux locaux (LAN), eux-mêmes reliés à des réseaux urbains (MAN), puis des réseaux mondiaux (WAN).

(1): c'est la transformation d'une information sous la forme de nombre